Situation sociopolitique / Dialogue avec le FPI: Le gouvernement se radicalise à son tour

Le Président Ouattara n'est pas content. Le gouvernement non plus. Ils estiment que le Fpi fait preuve d’irresponsabilité totale. Selon eux, au lieu de tenter de faire croire qu'ils sont débordés par les radicaux du camp Gbagbo, les responsables actuels du parti devraient plutôt assumer leur propre double jeu, et leur absence d'engagement sincère dans le processus de dialogue. Selon nos informations, les autorités estiment que le Fpi e peut as avoir réclamé à cor et à cri le dialogue, puis en retour se "débiner" lorsqu'il y'a des gestes à poser, dans le cadre d’échanges de bons procédés. ‘’On a certes pas encore tout donné, mais on a donné un peu quand même. Mais de leur côté, qu'ont-ils donné ?

", s’interroge une source gouvernementale proche des négociations, qui révèle que le chef de l'Etat pourrait même demander l'arrêt immédiat et sans conditions du dialogue avec le Fpi. " C'est eux qui avaient arrêté le dialogue et s'étaient retirés. Vous savez, le chef de l'Etat connaît très bien le Fpi, pour l’avoir pratiqué dans le Front républicain. C'est eux qui se trompent sur le compte du Président et qui le considèrent comme un homme politiquement naïf. Pour sa part, le chef de l'Etat ne se faisait pas trop d'illusions sur la bonne volonté du Fpi. Il estimait que des personnes dont l'action a conduit à 3000 morts, et qui ne se sont pas encore repentis, ne pouvaient as faire des miracles", a ajouté notre interlocuteur. Selon lui, Ahoussou Kouadio Jeannot ayant annoncé que les autorités ivoiriennes aviseraient en cas de refus du Fpi de lever son mot d'ordre de boycott, cela pourrait consister donc en un gel du dialogue politique jusqu'à nouvel ordre. " C'est vrai qu'on aura fini le recensement et qu'on ne fera pas marche arrière, qu'on n'aura plus besoin de la levée du mot d'ordre de boycott, mais le gouvernement va actualiser sa requête et la pression restera maintenue sur le Fpi", explique notre interlocuteur qui admet qu'une crispation de l'environnement sociopolitique n'est pas à exclure si le Fpi ne fait rien pour convaincre le président Ouattara et les autorités de ses bonnes dispositions.

" A cause de leurs atermoiements, des personnalités comme l’ancien premier ministre Ahoussou Kouadio et le ministre d'Etat Hamed Bakayoko sont l'objet de plaisanteries de mauvais goût de la part des durs du camp Ouattara, qui les interpellent sur l'attitude de leurs "amis" du Fpi. Car ces personnalités malgré les apparences restent les avocats de l'opposition, au sein de la coalition au pouvoir. Quand Affi est mis en difficulté, et que le Comité central du Fpi se radicalise au sujet de la question du mot d'ordre de boycott, comprenez aussi que les durs du pouvoir, prennent le dessus, avec les arguments du genre: on vous avait prévenu, y'a rien à gagner avec ces gens", a commenté notre source qui est bien introduite dans les négociations entre le gouvernement et le Fpi.

Malgré les tensions, il dit croiser les doigts pour éviter l'annonce par le gouvernement, de la rupture du dialogue avec le Fpi." Au fond, eux ils n'ont rien à perdre. Ils n'ont pas de compte à rendre au peuple, de bilan à défendre. Et je pense qu'in fine, le président Ouattara comprend qu'ils font de la provocation, et qu'il n'y a pas lieu de tomber dans leur jeu, en créant l'escalade. Nous n'avons pas les mêmes responsabilités", explique-t-il pour justifier son refus de voir le gouvernement mettre à exécution, cette grave décision de rupture de dialogue politique.

Dosso Villard

Source l'intelligent d'abidjan