Selon Eddy Gemayel, chef de la délégation du FMI, cette dissimulation était une décision « pleinement consciente » visant à sous-évaluer le niveau réel de la dette publique. Officiellement déclarée à plus de 70 % du produit intérieur brut (PIB), la dette sénégalaise atteindrait en réalité près de 100 % du PIB, un écart majeur qui a faussé la perception de la santé économique du pays. Cette sous-estimation a permis au gouvernement de Macky Sall de contracter de nouveaux emprunts sur les marchés financiers à des taux plus avantageux que si la dette réelle avait été connue. En conséquence, le déficit public s’est aggravé, entraînant la suspension du programme d’aide du FMI au Sénégal. Ce programme, d’un montant de 1,8 milliard d’euros, a été gelé après que les nouvelles autorités ont mis en évidence ces irrégularités en septembre dernier.

Le FMI exige désormais que le Sénégal identifie précisément les mécanismes ayant permis cette dissimulation et adopte des mesures correctives, comme la centralisation de la gestion de la dette et la mise en place d’un compte unique du Trésor public. L’institution financière décidera dans les semaines à venir si Dakar peut obtenir une dérogation ou devra rembourser les fonds déjà perçus avant d’accéder à un nouveau programme de financement.